En matière de gestion de l’eau et des milieux aquatiques, la participation est notamment utilisée dans l’élaboration et la mise en œuvre des SAGE et contrats de milieu afin d’impliquer l’ensemble des acteurs concernés et intéressés sur le territoire. Elle est quasi-systématiquement associée aux démarches de gestion, et souvent rendue obligatoire. Elle est devenue à la fois un champ de questionnements et de débats. Comment piloter la dimension politique des projets ? Qui associer ? Avec quel mandat et rôle ? A quelle occasion et quelle fréquence ? Pour quelle part d’accès à la décision ? etc.
Si ces questions se posent aujourd’hui sur la base d’une expérience qui prend sa source dans les années 60, c’est que cette participation semble être à un tournant de son histoire. Face à des objets et des projets de gestion plus concrets, plus ciblés et plus proches des riverains et des usagers, les équilibres trouvés jusqu’à présent dans le monde de la planification/programmation et déployés à l’échelle des bassins versants, se trouvent interrogés.
Cette publication, initiée par l’Agence française pour la biodiversité (AFB), rend compte des principaux résultats issus d’un inventaire des démarches participatives utilisées dans le champ de la gestion de l’eau et des milieux aquatiques. Etendue sur une échelle temporelle de trente ans et portant tant sur le territoire métropolitain que sur le territoire ultra-marin, cette étude s’intéresse à un éventail de pratiques allant de la consultation publique aux démarches territoriales de gestion concertée, sans omettre les initiatives de participation citoyenne.
L’ambition est également de resituer ces pratiques dans une histoire globale de la participation et d’analyser les courants de pensées qui les influencent, tout en examinant la façon dont s’opèrent le pilotage et la mise en œuvre de ces démarches sur le terrain.